PISTA
est un corpus d’images rassemblant l’ensemble du matériel iconographiques collecte lors d’une résidence de recherche à Naples en novembre-décembre 2023.
Les quatre-vingts pages du livres sont indépendantes et peuvent être réorganisées à l’infini grâce au système de reliure choisi: attache d’archive.
En 2020 je trouve le livre Ten years after de Nan Goldin sur l’unique étagère qui constitue le stock de la librairie spécialisée dans les objets éditoriaux d’art à Paris. Pourtant familière du travail de Nan Goldin, je découvre un récit moins connu porté par ce livre qu’elle édite avec Guido Costa: Je me sens chanceuse d’avoir accès à ces témoignages, des problématiques politiques qu’ils soulèvent et de l’échos qu’ils produisent presque trente ans après la publication du livre. Je prend conscience que j’accède à ces récits de vie et dans un rapport extrèmement intimite uniquement parceque ce livre d’images existe. Sensible à des problématiques similaires, de l’effet du temps sur mes ami.es, de la place de l’image dans l’entretien de leur souvenir, je me rend dans la région de Naples pour faire ma propre expérience de l’Italian Remedy. Avec comme seul point de départ la curiosité, j’entame une enquête sans but si ce n’est le contact avec la source de légitimation, au plus près de l’origine de cet objet qui me fascine. Ce livre rassemble les images collectées le long du déroulé de cette Pista, faisant état des lieux de similitudes et de variations dans les récits rencontrés. L’accent est mis sur la récurrence à la fois des narrations et des formes dans la petite, et la grande histoire, l’individuelle, la commune et la fictive.
Le temps de recherche dure quatres semaines de l’hiver 2023 durant lesquelles je vis avec Elayne, Constance, Thomas et Marco à une demie heure de Naples, dans la maison de l’ancien avocat de Maradona. La bâtisse familiale regorge de traces du passé, mosaïque au sol, mobiliers d’origines, photos de famille et icônes religieuses au mur. Si bien que jusqu’au dernier jour, je remarque la présence de nouveau cadre au mur. Mais mon intérêt se porte d’aventage sur les dossiers d’affaires archivées et les journaux de cinéma Italien des années cinquantes que
je trouve dans les grandes armoires du bureau de l’avocat.
Communs à tous les points de vue, de toutes nos escapades, le Vésuve produit par dégagement de CO2, un climat brumeux unique, dont je n’identifiait pas la source dans les photos de Nan Goldin. Omniprésent sans que je puisse l’approcher, par quatre fois je m’en suis vu interdire l’accès pour conditions météorologiques instables, attisant mon désir de voir le cratère qui plus d’une fois a menacé toutes formes de vie de la région.
Pratiquement quotidiennement, parfois en plein jour, les feux d’artifices des Napolitains rappellent et rejouent ces dramatiques événe- ments. Si Walter Benjamin3 parle de Naples comme d’une ville ou les choses commencent à fonctionner seulement lorsqu’elles sont cassées, il est indéniable qu’il y a une relation désacralisé entre traces du passé et présent dans cette ville où les morts sont célébrés en image dans l’espace public.
Les lampes semblent éclairer à l’unisson les intérieurs Italiens en jaune orange et dans un moment de nostalgie je me remémore des instants passés en compagnie de mes amies de toujours Constance et Angèle à Venise. Comme toujours dans les moments de solitude, je retrouve le cinéma, fidèle compagnon aux ressources intarissables, et les tranches de vies parallèles s’entremêlent à notre quotidien au sein de la maison.
Le livre feuillete:
Un extrait du livre feuillete est disponible ici